Edito Mai 2022
Le Bridge – un jeu de société ?
En cherchant une définition du jeu de société, j’ai trouvé :
« Jeu que l’on pratique généralement à plusieurs. Activité de loisirs qui se pratique en famille ou entre amis. Divertissement apprécié par les adultes comme les enfants qui permet de passer de bons moments en groupe ».
Cette définition correspond bien à notre passionnante activité. C’est un jeu où nous devons être plusieurs, qui permet de se faire des amis et enfin permet de vivre de bons moments, à la table de jeu où simplement à table.
Ce qu’oublie de préciser la définition, c’est que la pratique doit se faire en présentiel. Voilà où je voulais en venir. Nous subissons une concurrence de la part des logiciels en ligne. Certes, et moi le premier, nous étions, pour la plupart, bien contents de disposer de cet outil pour continuer à jouer pendant les périodes de confinement. Je comprends aussi l’argument, avancé par certains, que ce mode de jeu permet de rencontrer d’autres « très bons » joueurs que l’on ne trouve pas forcément dans notre Club.
Les deux systèmes doivent cohabiter, on peut même l’imaginer à PBO, mais la priorité doit être donnée au jeu en club. En marge de la pratique, il reste le contact humain, les à-côtés festifs, les discussions pré et post tournois, bref toutes ces relations établies entre les joueurs et qui ne sont pas possibles lors des tournois sur internet.
Je suis attaché à «l’Esprit Club ». Je redoute qu’un jour on ne puisse plus que jouer sur Internet. Il existe déjà des clubs et tournois virtuels.
Mais,
Combien de fois entend-on des phrases comme « Lui, ou elle, on se connait depuis x années » . Cela aurait-il été possible dans un club virtuel ?
Notre club fêtera en 2024 ses 30 ans d’existence. Cela aurait-il été réaliste dans un club virtuel ?
Notre club enregistre 180 adhérents qui se côtoient souvent en dehors du Club. Peut-on imaginer cela dans un club virtuel ?
Avec le CA nous multiplions les occasions de se rencontrer avec le Bridge comme prétexte. Le « Tournoi des Gazelles », les « 24 heures de PBO », les « Rencontres Amicales » avec d’autres clubs environnants. Cela est-il envisageable dans un club virtuel ?
La vie du Club est organisée par des équipes successives qui prennent le relai de la précédente et perpétuent le caractère et les valeurs du Club. Peut-on mettre cela en œuvre dans un club virtuel ?
Notre discipline voit, hélas, le nombre de ses adeptes baisser année après année. S’il doit, en plus, se borner qu’à des relations « www », ce phénomène s’amplifiera.
Aussi continuer à venir au Club, et que ceux qui s’en sont éloignés pour des raisons sanitaires reviennent. Ils y sont attendus.
Patrick BEISSEL